L’ouverture de l’espace civique est une condition sine qua none pour que les citoyens jouissent pleinement de leurs droits et libertés et participent aux affaires de la nation. Malheureusement, le gouvernement du Burundi a toujours verrouillé cet espace de peur que les citoyens dénoncent les violations des droits de l’homme, la mauvaise gouvernance, la corruption endémique et bien d’autres abus et demandent des comptes aux détenteurs du pouvoir.
La publication de ce numéro se fait au lendemain de changements à la tête du gouvernement et dans certains cabinets et départements ministériels. Si nous prenons en compte les allégations de violation des droits humains à charge de l’ancien premier ministre le Général de police Alain Guillaume Bunyoni et celles à charge de son successeur le Lieutenant Général de police Gervais Ndirakobuca, nous craignons qu’il y a eu un changement d’individus et non de vision car tous les deux sont pointés du doigt pour être impliqués dans la commission des crimes horribles au Burundi pendant la crise provoquée par le 3eme mandat illégal de feu président Pierre Nkurunziza. Nous publions aussi ce numéro au moment où nous avons eu connaissance d’un jugement rendu par la division d’appel de la Cour de la Communauté Est Africaine en faveur de l’East African Civil Society Organizations’ Forum (EACSOF) agissant au nom des avocats burundais, qui avaient intenté un procès contre l’Etat du Burundi à propos de l’inconstitutionnalité du 3eme mandat de feu président Pierre Nkurunziza.
Ce jugement montre que la candidature de feu président Pierre Nkurunziza pour diriger un troisième mandat violait la Constitution de la République du Burundi, l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi et le Protocole instituant la Communauté Est Africaine. Ce numéro exprime son avis sur ce que l’Etat Burundais devrait faire pour appliquer ce jugement notamment en réparant les conséquences de la crise de 2015 déclenchée par cette candidature contestée et en créant un climat de confiance pour remettre le Burundi sur les rails d’un Etat de droit.
Ce Bulletin revient également sur les violations des droits tels que la liberté de la presse, le droit à la justice et le droit de défense que nous avons relevés avec l’emprisonnement d’une animatrice à la Radio Igicaniro et d’une avocate forcée de renoncer à défendre son client comme condition pour obtenir sa liberté provisoire.
En définitive, le Bulletin revient sur l’invalidation pour 2 mois de la carte de presse des journalistes en attendant l’obtention d’une nouvelle carte. Cette mesure prise par le Conseil National de la Communication (CNC) a mis à mal l’exercice de la profession de journalisme.
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