Le Burundi comme les autres Etats modernes est tenu à respecter les droits et les libertés individuels et collectifs en se fondant sur les différents instruments nationaux et internationaux qui régissent les droits de l’homme.

Depuis le déclenchement de la crise d’avril 2015, le gouvernement du Burundi viole systématiquement tous les droits humains au Burundi sans aucune considération pour les droits et libertés fondamentales. Il a envahi tous les espaces de revendication citoyenne et s’acharne contre les défenseurs des droits de l’homme par toute forme de persécutions : des intimidations, des arrestations et emprisonnements, enlèvements, assassinats etc. pour les faire taire.

Le président de la République qui est le garant du respect de la loi ne cesse d’humilier les défenseurs des droits humains à travers des discours publics qui jettent le discrédit sur leur travail et leur personnalité ; une pratique qui peut entraver leur sécurité et leur crédibilité face au public.

Eu égard aux violations des droits et libertés des citoyens documentées et dénoncées par les organisations nationales et internationales de défense des droits humains, le gouvernement est interpelé à mener des enquêtes pour punir les présumés auteurs mais ne semble pas s’en préoccuper. Par contre, les autorités tournent en dérision les différents appels et s’en prend plutôt à ces dénonciateurs. Ce qui est inquiétant est la stratégie de dénie des souffrances des Burundais qui se traduit par le discours élogieux des autorités qui dépeint le Burundi comme un havre de paix et de prospérité où les droits humains sont respectés pour tous. Ce portrait d’auto glorification est diamétralement opposé à la violation systématique de tous les droits humains aggravés par la misère qui se généralise et la hausse vertigineuse des prix des produits sur le marché, la pénurie du carburant, du transport et des devises poumon de l’économie.

Des efforts sont ainsi déployés pour affaiblir l’opposition politique et les forces de revendication citoyenne telles les médias, les syndicats et les organisations de la société civile indépendante, au lieu d’engager le dialogue avec les parties prenantes pour faire face à la crise qui perdure depuis 2015. Au lieu de verrouiller l’espace civique et médiatique pour les défenseurs des droits humains qui portent loin la voix des sans voix, le gouvernement devrait plutôt leur ouvrir les portes et les protéger. Il devrait aussi coopérer avec les mécanismes internationaux de défense des droits humains pour bénéficier de leur expertise en matière de promotion et de protection des droits humains.

Télécharger ici le BULLETIN_TRIMESTRIEL_UMWIDEGEMVYO_N°7

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